Viticulteurs passionnés dans le Bordelais depuis plus de 400 ans
L’histoire des Pontac se confond avec celle des vins de Bordeaux. C’est en effet en 1533 que Jean de Pontac fonde le domaine Haut-Brion destiné à l’exploitation des vignes. Il vivra 101 ans, ayant traversé les règnes de Louis XII, François Ier, Henri II, Charles IX et Henri III.
Un siècle plus tard, son descendant Arnaud de Pontac, invente la notion de « cru » associé à un terroir bien délimité. En plus d’être un adroit viticulteur, il est un fin politique puisqu’il est nommé en 1660 Premier Président du Parlement de Bordeaux. Homme d’affaire avisé, il décide de mettre en avant ses vins d’une grande qualité, et de les exporter vers l’Angleterre où le « Ho Bryan » est alors dégusté à la taverne « Pontac’s Head » de Londres!
Depuis, les membres de cette famille ont exploité plusieurs propriétés en Bordeaux, Sauternes ou Graves.
En 1937, le comte Max de Pontac, désireux de poursuivre l’attachement familial profond aux terres de Bordeaux et à ses vins, rachète le château de MYRAT. Il exploite pendant une quarantaine d’année ce magnifique cru classé de Sauternes situé sur le plateau calcaire dit du « Haut-Barsac », et y fait de nombreux aménagements.
ou le pari fou de deux frères
Après de grands millésimes d’après-guerre, ce type de vins devint de plus en plus difficiles à vendre, le goût des jeunes génération changeant. Une série de millésimes difficiles dans les années 60 et la mévente des vins liquoreux amenèrent Max de Pontac a prendre une décision douloureuse: l’arrachage de la totalité du vignoble. C’était une première dans le monde viticole pour un cru classé, et l’affaire fit alors grand bruit. Nous sommes en 1976.
Le comte de Pontac décédé en avril 1988, ses enfants, alors installés à Paris, ont envie d’exploiter à nouveau Myrat mais ô surprise les droits de plantation attachés à cette terre expirent dans quelques mois. L’affaire est d’importance et la décision ne peut attendre: les deux frères Jacques et Xavier de Pontac décident alors de relever le défi: en quelques semaines, les 22 ha d’origine sont retravaillés, 150 000 pieds de vignes sont sélectionnés et replantés, l’équipe des vignerons est constituée; les chais seront entièrement restaurés l’année suivante.
« Barsac: la résurrection du château de Myrat » « Un renouveau spectaculaire » Sud-Ouest.
Pendant 3 ans, le travail des jeunes pieds de vignes va se faire pour pouvoir produire en 1991 la quatrième feuille et premier millésime du château de Myrat. 1992-1994 sont à Sauternes de petites années victimes du gel. A partir de 1995, le vin du château de Myrat ne cesse de s’affiner et de marquer sa typicité, pour être qualifié en 2001 par la Revue du Vin de France de « l’un des meilleurs vins de Bordeaux ».
Myrat est à ce jour connu et reconnu parmi les plus grands. Ce pari fantastique illustre à merveille la devise des Pontac « Spe sine spe » - « Espérer contre toute espérance ».
Myrat: une des plus délicieuses propriétés de la région
Situé sur le territoire du « Haut-Barsac », plateau d’argile sur calcaire fissuré, le château de Myrat est une propriété de 30 hectares qui entourent le domaine: 22 ha de vignes et 8 ha de parc. Le château aux lignes pures a été reconstruit vers 1730 sur des voûtes plus anciennes par la famille Demirat, avocats sous Louis XIV.
Cette élégante chartreuse s’ordonne autour d’un pavillon central à étages en pierre de taille d’où partent deux ailes avec retours sur le jardin.
S’il vous arrivait de vous promener dans ce lieu unique de raffinement et de calme, vous découvrirez, au détour du jardin anglais ou dans les allées du bois aux arbres centenaires les paons, faisans, écureuils ou chevreuils qui y ont élu domicile.
et la transmission d’un savoir-faire
Vingt ans ont passé, de grands millésimes sont aujourd’hui chez les professionnels du monde entier, et les dégustateurs ne tarissent pas d’éloges sur la réussite des derniers millésimes. Vins d’une famille, la transmission de la passion était évidente pour les enfants de Jacques de Pontac: depuis 2010, Slanie et Elisabeth s’imprègnent tant à la vigne, au chai et à la commercialisation du savoir-faire des deux frères Pontac.